" La Lumière de l'Amour... éclaire encore au fond des tombeaux "
Gabrielle Ségui
DE L'AMOUR...
Par un matin enchanté, l'Amour vous réveille
pour vous raconter des histoires qui parlent de pantoufle de verre
et de prince charmant qui attend, au creux de la forêt...
Et quand le vent souffle fort, la pantoufle de verre se brise contre des barrages de cailloux
et l'Amour vous conduit au bûcher.
L'Amour aussi, se cache derrière la peur, pour vous tendre des pièges
qui vous ramènent dans le silence de votre désert...
Il est sans pitié... il se fout des convenances, et vous rabaisse "misérable" comme une bête traquée...
Et… avec la lumière du jour
il vous éclaire et vous sort de vos plus beau rêves endormis...
pour aussitôt vous plonger au plus profond du gouffre de la nuit...
L'Amour, quand il s'annonce, est toujours au printemps...
Il vous convie à la fête des fleurs et des papillons multicolores
Il chante pour vous, les notes des Anges... dans les rues et autour des maisons...
Il vous enroule d'un souffle tiède qui protège de tout, et vous devenez "Reine"
Plus rien ne peut vous atteindre dans votre ciel de cristal, et vous dansez, dansez…
jusqu'à perdre haleine.
A la nuit tombée, ivre de bonheur… vous tourbillonnez sous la voûte étoilée
pour cueillir des bouquets d'étoiles et les offrir à l'aimé...
Puis, tout doucement... il vous entoure de Sa lumière bleue
pour vous rappeler que "l'autre " est tout près...
que Son étoile est la vôtre... et qu'elle ne s'éteindra jamais.
L'amour est comme un voyageur perdu qui cherche son chemin… il ne sait pas où aller...
il est comme le battement d'ailes de l'oiseau, violent et léger à la fois...
L'Amour est le "grand cadeau" du ciel, qui vous donne tout...
et vous reprend tout quand il s'en va.
G.S Avril 2007
* * *
" Je ne crois plus à l'Amour parce je ne crois qu'à l'Amour "
christian Bobin
Elle se penche sur moi
Le coeur ignorant
Pour voir si je l'aime
Elle a confiance elle oublie
Sous les nuages de ses paupières
Sa tête s'endort dans mes mains
Où sommes-nous
Ensemble, inséparables
Vivants vivants
Vivant vivante
Et ma tête roule en ses rêves
Paul Éluard
SOUDÉS....
Soudés comme au premier rayon du soleil... quand l'aube s'annonce, timide et pâle...
Soudés malgré la tempête du dehors... qui balaie les dernières feuilles d'avant l'hiver...
Soudés comme au premier jour de l'Amour, quand le coeur éclate comme un verre qui se brise...
Soudés malgré la pluie, malgré la nuit… malgré la vie, les interdits...
Soudés derrière des murs de béton, bien ancrés... bien alignés
Soudés au coeur du jour, quand le soleil veut tout gouverner, tout contrôler...
Soudés malgré tout, malgré rien...
Encore soudés... quand le ciel s'assombrit pour laisser son nid aux myriades infinies.
Et malgré le temps perdu
l'Amour perdu...
Soudés encore...
malgré tout.
G.S Aout 2007
VAGUE
Près de la crique endormie, sous la voûte de minuit, je deviens l'écume de la vague...
Et je suis le souffle du vent tiède qui caresse les pins...
Je suis l'odeur du jasmin qui s'enroule sur la dune
Je suis le chant de la vague en furie qui épouse la grève...
Je suis le pèlerin qui le corps meurtri, et le coeur gonflé, atteint son lieu de prière
Je suis un fruit sucré par le soleil
Je suis une pluie d'étoiles qui éclatent entre le ciel et l'eau...
Je suis le marin qui arrive à son port, au petit matin
Je suis le cri du goéland qui disparaît vers l'horizon... au dessus de la mer
Je suis l'Amour.
G.S Septembre 2007
LE SILENCE
Ce matin, le silence s'est installé sur un nuage blanc...
et il regarde plus bas, le monde et ses clameurs
Car le Silence n'aime pas le soleil, le vent, le bruit…
il se cache pour fuir les hommes qui parlent, qui s'agitent...
Il redoute aussi les trop longues journées d'été où la lumière n'en finit pas d'éclairer la terre
son monde à lui, c'est la nuit...
Et là, à son arrivée, il redescend de son doux nuage
pour rejoindre les plages désertées, les forêts... où il se promène en maître
Puis, à l'aube naissante, apaisé, il remonte se réfugier sur son nuage blanc
tout en haut... pour attendre la prochaine nuit
Et le Silence s'endort enfin, heureux...
Il est chez lui.
G.S Septembre 2007
"Attendre. C’est la première leçon que j’ai apprise sur l’Amour"
Paulo Coelho
"L'AMOUREUSE"
Elle est debout sur mes paupières
Et ses cheveux sont dans les miens,
Elle a la forme de mes mains,
Elle a la couleur de mes yeux,
Elle s'engloutit dans mon ombre
Et ne me laisse pas dormir.
Ses rêves en pleine lumière
Font s'évaporer les soleils,
Me font rire, pleurer et rire,
Parler sans avoir rien à dire.
Paul Éluard
Il n'y a pas la première pierre de cette maison dont tu rêvais.
Pourtant la première poussière ne s'est jamais posée
sur les palais que nous soutenions.
Il y avait des fenêtres doubles, pour nous deux,
des lumières constantes et des nuits immenses,
Ô sentimentales !
Paul Éluard
- Textes non libres de droits - © Gabrielle Ségui
Images
"Antarctica mirage" © Paul Ward
"Lovers Dream" Marc Chagall
"The Lovers" René Magritte
"Vague" © Malcom & his wife Angela
"Au-dessus des nuages" © Eric Pearle
" Femme endormie" Henri Matisse
"La mémoire" René Magritte
"Stairway to Heaven" © Barrie Maguire.